comment se nourrir : J’ai eu la chance de pouvoir assister à deux conférences de Mr Jean Pierre Nicolas les 16 et 17 octobre 2015 qui ont eu lieu à l’ abbaye de saint Jacut de la mer (clic).
Comment se nourrir ?
La première avait pour thème « Comment se nourrir pour conserver la santé ? » et la deuxième parlait de l’accès aux soins des démunis – De l’importance des savoirs et des plantes médicinales.
Monsieur Jean-Pierre Nicolas est Breton de Cornouailles, il s’est intéressé à l’utilisation des plantes dans sa propre culture avant de se tourner vers d’autres peuples. Ainsi, il a mis en place une association humanitaire Jardins du monde qui s’emploie depuis plus de 22 ans à améliorer la situation sanitaire des populations là où elles n’ont pas accès à la médecine traditionnelle. Pour se faire elle valorise les usages populaires des plantes médicinales.
La qualité de notre alimentation est devenue un enjeu majeur de santé publique. La grande industrie agro-alimentaire modifie toujours plus ses pratiques, tandis que, simultanément nombreux sont ceux qui privilégient les circuits courts et les aliments bio, dépourvus de pesticides. On découvre par ailleurs que ces derniers contiennent beaucoup plus de nutriments protecteurs contre les maladies de civilisation comme le cancer et la maladie d’Alzheimer.
Voilà ce que j’en ai retenu.
Il faut arrêter de penser que pour être fort, il faut manger de la viande : c’est une idée reçue. Dans bien des pays, en fait pour la majorité d’entre nous, les hommes ne mangent pas de viande et pourtant ils sont très forts.
Il faut remettre les plantes, les légumes à la base ou au centre de notre alimentation.
Pour les amateurs de viande à qui elle fait plaisir, sa consommation n’est pas à bannir, mais à limiter. Pour certains d’entre nous, deux fois par semaine, c’est largement suffisant. Il est conseillé d’éviter la viande rouge et de privilégier la viande blanche. La viande est acidifiante, parfois difficile à digérer. Choisir une viande labellisée bio, juste un peu plus chère, peut être à l’achat, et encore… mais moins chère au global et surtout respectueuse des humains et de la planète. Certains pourront s’en passer. Par ailleurs d’autres produits de qualité bio nous apporteront tout ce dont nous avons besoin pour être en bonne santé.
A savoir
1) Haricots : utiliser l’eau de trempage pour la cuisson, y ajouter des épices et un peu de bicarbonate permet de mieux assimiler les protéines qu’ils contiennent.
2) Si vous souffrez de rhumatisme, gastrite, reflux : il faut privilégier les omégas 3 que l’on peut trouver dans les noix, l’huile de colza, les poissons gras comme les sardines, le maquereau. éviter tous les aliments acidifiants comme la viande, l’oseille, la rhubarbe, par exemple.
3) Bien s’hydrater en buvant de l’eau, du thé et des tisanes, et fuir les boissons sucrées.
4) Eviter l’excès de sel à table.
5) Avoir une alimentation riche en antioxydants présents dans les légumes comme les crucifères (les choux de toutes variétés, comme les brocolis, navets, radis), les betteraves, les carottes, les artichauts. Il faut les choisir de préférence BIO et si possible locaux, car ils contiennent plus de vitamines et de minéraux. Les consommer le plus vite possible afin qu’ils n’épuisent pas leurs vitamines. Favoriser l’usage des condiments et épices comme le curcuma, le poivre (le curcuma est mieux assimilé quand on le consomme avec le poivre), la girofle et aussi les oignons, l’ail, les échalotes, le gingembre, la cannelle, les algues, les graines germées, le cumin, le thym … tous possèdent un capital antioxydant.
6) Privilégier le cru, la cuisson à l’étouffée ou à la vapeur douce.
7) Préférer des fruits et des légumes de saison.
8) Pour l’assaisonnement, privilégier l’huile de colza, de noix, de sésame, d’olive bio de première pression à froid par exemple.
9) Manger de la salade, en sachant que c’est le pourpier qui contient beaucoup d’oméga 3. On n’en trouve pas souvent dans le commerce mais j’ai la chance de pouvoir en avoir en hiver pratiquement toutes les semaines dans mon panier AMAP . La mâche est également excellente et très bonne pour les intestins et comme dirait Mr Nicolas, « ça fait aller » (anti-constipation).
10) Prendre le temps de bien mâcher et manger avec plaisir.
11) Consommer des légumineuses qui sont riches en protéines végétales comme les fèves, haricots, pois chiches, lentilles. Il ne faut pas hésiter à en manger au moins trois fois par semaine.
12) Manger des fruits secs.
13) Eviter le pain blanc, privilégier les pains bio au levain maison.
14) Manger du riz complet, je vous conseille le riz de Camargue qui est délicieux, du sarrasin, par exemple.
15) Eviter tous les plats préparés du commerce qui contiennent souvent de nombreux additifs, du sel et du sucre ajoutés.
16) En cas de traitement à base d’antibiotiques, penser à acheter des paillettes de levure entre autres pour refaire la flore intestinale.
17) Consommer de la moutarde.
18) La scarole, les endives et la chicorée bien torréfiée sont excellentes pour le foie.
19) Le fenouil nettoie l’intestin comme le céleri et les salades.
20) Le poivron et le piment, antioxydants, protègent les cellules.
21) Limiter les laitages non fermentés chez le adultes et si vous ne pouvez pas vous en passer, privilégier le lait ou les yaourts au lait de chèvre ou de brebis.
22) Pratiquer une activité physique régulière et conviviale.
23) Manger des œufs issus de l’agro écologie.
24) L’avocat est excellent, il est riche en huile et en antioxydants.
25) Consommer de l’ail qui active les défenses naturelles, est bon pour le sang et efficace pour le soin des maladies des voies respiratoires, comme les oignons, échalotes, navets….
26) Consommer des échalotes.
27) La blette lutte contre la fatigue et améliore le transit.
28) Ne pas oublier de consommer les orties et les pissenlits.
29) Se faire plaisir.
En conclusion : MANGER DES LÉGUMES, DES FRUITS, DES LÉGUMINEUSES, DES OLÉAGINEUX BIO DANS VOS ASSIETTES.
Deuxième conférence : ACCÈS AUX SOINS DES DÉMUNIS – DE L’IMPORTANCE DES SAVOIRS ET DES PLANTES MÉDICINALES.
Selon l’OMS, 80 % de la population de la planète a recours à la pharmacopée traditionnelle végétale pour satisfaire ses besoins en soins de santé primaires. Hélas, on assiste à une érosion des savoirs concernant l’usage des plantes médicinales. La transmission n’est plus assurée entre les générations. De plus, la menace pesant sur la biodiversité végétale en général affecte aussi les plantes médicinales qui sont moins disponibles aux populations qui en ont le plus besoin. L’association « Jardins du monde » fondée en 1992 par Jean-Pierre Nicolas intervient à la demande des populations locales en collaboration avec les communautés paysannes, les organisations villageoises et urbaines et les ministères, en appliquant une méthodologie qu’elle adapte selon les spécificités et les pathologies du terrain.
« Jardins du monde » intervient à la demande des communautés paysannes, en collaboration avec des associations locales pour :
- Etudier la pharmacopée traditionnelle locale et les pathologies.
- Partager les données scientifiques.
- Rechercher des solutions thérapeutiques appropriées.
- Former les acteurs locaux dans le cadre de l’éducation à la santé.
- Mettre en place des jardins pédagogiques et de production, des lieux de transformation et de vente des plantes, séchées ou sous forme de remèdes traditionnels améliorés.
- Faciliter l’accès à l’eau potable.
Ces activités basées sur une participation active des populations rurales, contribuent à l’amélioration des conditions de vie en matière d’hygiène et de santé.
Raison d’être
- 80 % de la population mondiale a recours aux plantes médicinales pour se soigner, par choix, mais aussi trop souvent par manque d’accès aux médicaments modernes.
- Une perte des savoirs traditionnels est néanmoins observée.
- Une menace sur les ressources médicinales est constatée du fait de l’érosion de la biodiversité végétale.
Un grand merci à Monsieur Jean-Pierre Nicolas pour ces conférences très intéressantes. J’ai rencontré un homme passionné par ce qu’il fait.
jardin de l’abbaye de Saint Jacut de la mer